PARABOLES ulx-56834

Ouvre sculpturale, cinétique et sonore

PARABOLES ulx-56834

Julie Semoroz et Emma Souharce (artistes sonores) ont créé une composition sonore à partir d’enregistrements au sein de l’église Saint-François où orgue et ondes électromagnétiques à haute fréquence se rencontrent.

Tout comme le souffle, les ondes circulent où bon leur semble.  En traversant les parois matérielles et abolissant les longues distances, elles nous aident à appréhender et expliquer certains phénomènes de notre monde.

Les ondes peuvent aussi être conflictuelles, or les œuvres du collectif Fragmentin sont souvent conçues comme des espaces de discussion ou de débat public sur des thèmes et enjeux contemporains cruciaux. Ici, investir une église avec des dispositifs propres à l’échange d’ondes et de données peut se lire comme une manière un peu provocatrice de questionner l’adoption hâtive et peu démocratique de nouvelles technologies telle que la multiplication des antennes du réseau 5G au mépris de leur impact sur la société et sur le paysage.

Bien que leur impact visuel soit souvent critiqué, elles aident parfois à constituer un point de repère dans le paysage, c’est le cas de la petite antenne désormais inactive de Sottens, qui, au contraire de sa grande soeur de 188m dynamitée en 2014, a été conservée comme souvenir de toute une époque, comme un objet archéologique.

Finalement, le choix de l’utilisation du ready-made s’inscrit dans la ligne des réflexions écologiques actuelles de Fragmentin: récupérer, recycler plutôt que de produire.

Un pylône de télécommunication occupe la nef de l’église. A la manière des « ready-made assistés », il a été préalablement récupéré et séparé en plusieurs parties par les artistes. Ainsi démantelé, le dispositif prend un aspect inachevé qui évoque l’espace d’un chantier, espace en devenir qui invite au débat.

Plusieurs typologies d’antennes – qui permettent habituellement de transmettre des fréquences d’ondes variables – sont fixées aux fragments du pylône. Le collectif a « hacké » ces différentes antennes en y ajoutant un système rotatif ainsi que sept haut-parleurs dont cinq directionnels. Motorisées et tantôt en mouvement, elles semblent à la merci d’un courant d’air qui s’arrête parfois net pour laisser place au silence. Les haut-parleurs directionnels diffusent quant à eux des sons qui visent à donner une présence tangible au caractère invisible de nos champs électromagnétiques.

Ces nappes auditives décentralisées sculptent l’air et proposent aux visiteurs – dans une boucle de trente minutes – de multiples points de vue sur des sujets contemporains liés à la thématique du souffle et des ondes. Pour l’occasion le trio à inviter cinq intervenant.es à participer au contenu sonore de la pièce.

  • Nicolas Nova (anthropologue) nous propose une visite guidée sous forme de “tourisme des infrastructures” pour saisir l’envers du décor des antennes paraboliques de Loèche (VS).

    Francine Carrillo (théologienne et poète) a confectionné un poème qui vous fera danser et méditer sur le thème du souffle et des ondes, comme une invitation à discerner le « peut-être » qui palpite sous le bruissement de notre temps. Voix par Anne Colombini.

    Veronica Bindi (scientifique) nous emmène dans un voyage à travers l’entier de la gamme des ondes électromagnétiques et révèle comment l’univers utilise diverses variations de fréquences pour communiquer et transmettre son message.

    Yves Citton (archéologue des media) a écrit Paraboles ctdlr-1760 & tae-1920: un montage de quatre textes qui mettent en résonance l’apparition de Gaïa au fil des siècles comme un enchevêtrement d’esprits et d’ondes à revisiter sous l’horizon d’un féminisme glitch (avec Charles Tiphaigne de La Roche, Thomas Alva Edison, Legacy Russel).

    Julie Semoroz et Emma Souharce (artistes sonores) ont créé une composition sonore à partir d’enregistrements au sein de l’église Saint-François où orgue et ondes électromagnétiques à haute fréquence se rencontrent.

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